Depuis 1992, le Centre d’Art Contemporain Bouvet Ladubay, l’un des premiers lieux d’art privés destiné au public dans le grand ouest célèbre la création contemporaine dans toute sa diversité. En 30 ans d’existence, il a accroché avec constance près de 100 artistes qui ont fait et font toujours l’art de notre temps.
1992
Bernard Aubertin, César, Olivier Debré, Claude Gilli, Peter Klasen, Loïc Le Groumellec, Jean-Paul Marcheschi, François Morellet, Patrick Raynaud
Dès la première exposition, nous avons souhaité définir le chemin qui serait le nôtre. L’idée directrice était d’organiser des manifestations consacrées à la production artistique de notre époque. Mon ambition était de présenter un large panel de cette création, sans me restreindre à un mouvement particulier ou à un médium défini. Nous ne nous sommes pas non plus limités à inviter les créateurs ancrés dans la région, nous avons reçu des artistes nationaux et internationaux. Je remercie particulièrement ceux d’entre eux qui ont participé à la première exposition et qui ont donné le coup d’envoi de ce nouvel espace culturel.
Loïc Le Groumellec
François Morellet
Jean-Paul Marcheschi
Peter Klasen
Patrick Raynaud
Olivier Debré
Jean-Paul Marcheschi
1993
L’exposition du printemps 93 met en scène les œuvres d’artistes notablement reconnus pour leur travail figuratif.
La « figuration narrative », mouvement artistique né au début des années 1960, est représentée par Valerio Adami, Erró, Jacques Monory et Bernard Rancillac.
La jeune génération de la « figuration libre », réunion très médiatisée d’artistes des années 80, est personnalisée par Robert Combas et Hervé di Rosa.
Un dialogue entre deux générations qui s’avère riche et coloré.
Christian Astuguevieille, Alain Balzac, Jean-Michel Basquiat, Gérard Deschamps, Federica Matta, Bernar Venet, Claude Viallat
1994
Je peins et j’enlève ce que j’ai peint. En plus, je colle, par avance, pour que je puisse enlever ce qui a été peint. Ainsi, je découvre cette image moi-même, et c’est ça qui compte : cette image incomplète – unique, acceptée par moi.
Il me suffit — à moi — un peu « soufi » par cette attitude.
Edward Baran
Le Centre Bouvet Ladubay accueille cet été les talents et les inspirations d’artistes venus de multiples horizons géographiques (France, Pologne, Suisse, Allemagne), qui ontchoisi de vivre et de travailler en France. La réunion des œuvres de ces créateurs, aux cheminements artistiques et théoriques bien différents, offre un exceptionnel éventail d’émotions. Le minimalisme de Niele Toroni, l’art conceptuel de Roman Opałka, l’abstraction lyrique d’Olivier Debré, la figuration narrative de Peter Klasen et l’hyperréalisme de Christian Renonciat conversent ici avec puissance et proposent un voyage formel très singulier.
Extrait du communiqué de presse de l’exposition
Niele Toroni, oeuvre exécutée in situ
Roman Opalka
Niele Toroni, oeuvre exécutée in situ
L’objet avec son vécu, c’est le point de départ d’une œuvre qui peut devenir poétique, dramatique ou ironique. Cela dépendra toujours de la façon dont elle est manipulée et présentée. Le travail de l’artiste est réalisé en solitaire dans un contexte historique concret ; il s’agit d’un compromis permanent qu’il doit mener à terme, alors s’offrent à l’artiste libre tous les moyens matériels et conceptuels qu’il juge valables pour tenter de l’approcher. C’est ainsi qu’il peut sans doute ajouter son anneau à la chaîne de l’Histoire de l’Art. Qu’il soit compris tôt ou tard, sans exclure qu’il le soit jamais…
Josep Grau-Garriga
1995
Ce qui m’intéresse, ce n’est pas la représentation des objets de notre familiarité, clin d’œil au quotidien que j’ai fait sans le savoir ; c’est ce travail de surface, sur la tendre peau du bois, pour lui faire dire autre chose, un intérieur, une intimité qui ne sont pas siennes, mais que le corps connaît bien, lui, pour s’y reconnaître dans tous les instants. Derrière l’effet perturbant (et bien court) du trompe-l’œil, il y a le plaisir, pour chacun, de ressentir et de reconnaître dans son corps un souvenir, une sensation, tout un monde insoupçonné, une culture même, que notre éducation nous fait oublier ou négliger.
Christian Renonciat
En 1969, Jean-Pierre Pincemin organise avec Claude Viallat une exposition à l’École spéciale d’architecture, à Paris. Les artistes participant à cette exposition seront le noyau du groupe Support/Surface. […] Jean-Pierre Pincemin s’engagera plutôt dans une voie où le classicisme (terme générique) était le but désigné.
Sa peinture d’un chromatisme sophistiqué, organisée par une construction rigoureuse, fit de lui un artiste inimitable — traduction française oblige —, impersonnalité, austérité, expression et sentiment retenus.Une sensualité cérébrale !
En 1986, il modifiera sa manière de peindre et sa conception de l’espace. Nous aurons alors affaire à des constructions expressionnistes et imaginatives pour aboutir à des principes qui sont ceux de la peinture figurative.
Monkey Business
Cet été, le Centre d’Art Contemporain Bouvet Ladubay réunit de fortes personnalités ! L’artiste niçois Ben, à la calligraphie si célèbre, propose des toiles en noir et blanc aux messages explicites. Guy de Rougemont porte haut ses couleurs en exposant toiles et sculptures en bois peint de grand format. Richard Texier habite l’espace avec ses créations en bronze, bois et cordages marins. Bernard Gitton, inventeur de l’horloge à eau, montre le temps qui s’écoule au goutte-à-goutte. Christian Renonciat dévoile la surface du bois dans un geste sensuel qui appelle une caresse. Jean-Pierre Pincemin se figure les formes à sa façon avec une grande maîtrise picturale. L’espace éclatant de blancheur du Centre d’Art devient l’écrin précieux de ce débordement d’expression.
Extrait du communiqué de presse de l’exposition
L’eau et la couleur
L’art de Paul Jenkins se situe à cette jonction d’un monde immense où le créateur essaie, par tous les moyens en sa possession, de restituer, si possible, une individualité et une place à la peinture de maintenant, à partir d’éléments et de cultures dissociés, désormais recomposés. […] L’auteur éprouve les contraintes de l’espace qui l’entoure, mais aussi les conflits du sol dont il est issu. L’affrontement de ces deux mondes n’est pas rupture, mais réconciliation d’éléments qui s’allient de manière inéluctable, pour dire que tout demeure encore possible.
Jean-Louis Prat, Saint-Paul
1996
1955, Niort, France –
Vit et travaille à Paris
Oeuvres des années 90
Utilisant, pour exprimer son univers, tout de mutations et de métamorphoses, des techniques aussi variées que la peinture, la sculpture et la gravure, Richard Texier recrée à sa manière une image poétique du monde.
Il puise sa matière dans les grimoires des premiers astronomes et la cosmogonie des grands explorateurs. Ses œuvres sont autant de contrées qu’il explore, de portulans qu’il imagine, de réponses plastiques et sensibles aux interrogations de l’homme perdu dans l’univers, tentant d’organiser, de comprendre les signes que le monde met à sa disposition, d’ouvrir ses ailes pour vivre la grande épopée humaine et de chatouiller le mystère du monde.
Extrait du livre des 10 ans du Centre d’Art
Il peut, dans ce même tissu d’hiéroglyphes modernes, évoquer, avec sa vérité postnaturaliste ou postpointilliste, un paysage vu dans sa réalité optique, exacte mais transcendée, ou bien (et c’est là une de ses préoccupations actuelles, jusqu’à une nouvelle invention) traduire en termes picturaux des poèmes issus de divers auteurs, des plus célèbres aux plus récents, bref, de Baudelaire à Apollinaire ou de Mallarmé à Frénaud, de Bonnefoy à… mais ici, je n’ose prononcer mon nom, bien que je lui doive l’insigne honneur de m’avoir consacré des séries de toiles immenses […] C’est comme si, en peignant mes textes avec son pinceau, il leur ajoutait une signification et une saveur supplémentaire.
Jean Tardieu, 7 février 1994, Paris
Œuvres sur papier
Valerio Adami, Eduardo Arroyo, Robert Combas, Marco Del Re, Michel Haas, Christian Renonciat
Pour l’exposition d’été au Centre d’Art Contemporain Bouvet Ladubay, j’ai souhaité réunir six artistes autour du thème de la figure. Ces peintres et sculpteurs ont été choisis en raison de la grande diversité de leurs pratiques artistiques, installant ainsi un dialogue riche et constructif.
Outre le thème privilégié de la figure, les œuvres exposées ont toutes en commun d’être réalisées sur un support papier. L’exposition présente les collages d’Edouardo Arroyo, les gouaches de Marco Del Re et de Valerio Adami, les encres de Robert Combas, les papiers écorchés de Michel Haas et les dessins techniques de Christian Renonciat.
1926, Quimper, France – 2022, Paris
Rétrospective 1955 – 1992
Durant les années 1980, l’affichage sauvage devint concurrentiel des sociétés d’affichage parisiennes organisées. Les professionnels avec les édiles municipaux s’entendirent pour faire appliquer strictement la dernière loi (1979) réglementant leur profession.
L’affichage sauvage qui était devenu pour moi la matière la plus riche fut donc contraint de s’afficher dans la périphérie de Paris en pleine mutation. Principalement sur les voies empruntées par les routiers. D’où les sujets – 3615 minitel rose, GÉNÉRATION FRISSON – de cette affiche raptée dans le quartier des anciennes usines Renault.
Jacques Villeglé
1997
1950, Rome – 2019, Paris
Oeuvres récentes 1990-96
Le travail de Marco Del Re marie iconographie de la modernité et mémoire de l’histoire de l’art. On y retrouve le souvenir de Matisse, Braque et Picabia, mais toujours détourné, transposé et remodelé. Il joue des couleurs qu’il harmonise ou confronte à la teinte naturelle des papiers. Son œuvre peut se lire par familles de tableaux concentrés sur certaines figures : pyramides, blocs de gradins, spirales et prismes pour les œuvres achevées autour de 1980. Vases, compotiers, coupes, oiseaux, poissons, statues africaines plus récemment. Au fil des années, il élabore des séries de tableaux autour de certaines thématiques iconographiques. Souvent l’histoire d’une famille se subdivise en un nombre limité de grandes toiles et en une production bien plus vaste de dessins tracés rapidement sur le papier.
Extrait du livre des 10 ans du Centre d’Art
1936, Alès, France –
Vit et travaille à Paris.
L’excursion – Œuvres de 1969 à 1996
La première impression que l’on éprouve en face des compositions de Jean Le Gac mêle familiarité et étrangeté, prosaïsme et merveilleux. On a le sentiment d’y pénétrer par effraction douce, à la manière d’un locataire de villa balnéaire explorant les meubles et les rayonnages de la bibliothèque de sa villégiature… Tous les objets, appareils photographiques, cartes postales, coupures de presse, textes manuscrits et tapuscrits que l’on trouve agencés dans les œuvres de Jean Le Gac deviennent pour le lecteur-spectateur les garants de récits infinis.
Jean-Didier Wagneur
Ni véritablement autobiographique ni nostalgique, l’œuvre de Le Gac, en associant des éléments réels et imaginaires, se concentre sur la peinture, perpétuellement interrogée.
Pascal Bouchaille
1959, Mexico City –
Vit et travaille à Paris.
“Autres-N@tures”
Miguel Chevalier a acquis, grâce à sa formation pluridisciplinaire et lors de ses voyages à travers le monde, une grande expérience artistique. Son art se caractérise par une exploration depuis 1982 des technologies d’aujourd’hui. Son champ d’investigation prend ses sources dans l’histoire de l’art, dont il reformule, à l’aide de l’outil informatique, les données essentielles.
Ses thèmes se rapportent à son observation des flux et des réseaux qui organisent nos sociétés contemporaines.
Il s’est imposé internationalement comme l’un des pionniers de l’art virtuel et du numérique. Les images qu’il nous livre interrogent perpétuellement notre relation au monde.
Extrait du livre des 10 ans du Centre d’Art
1998
Joël Ducorroy ne donne pas à voir des images, il les signale. Si l’artiste indique des choses, il laisse au spectateur la liberté, l’initiative de les visualiser (rendre visibles), à son imaginaire le soin de les investir. Il nous propose des objets de l’apparition.
Il nomme les choses, à nous de les faire exister. Ainsi ses plaques ne désignent-elles pas une chose — un paysage — mais tous « ses possibles », tous les paysages envisageables, imaginables. Ces œuvres se font écrans (plans de projection).
Ici apparaît la dimension ludique et humoristique de l’œuvre de Joël Ducorroy.
[…] Il sème le trouble, produit de joyeux désordres.
Anne Geoffroy
1951, Kyoto, Japon – 2017, Tokyo
Transparences de Mémoire
La lumière et sa matérialisation sont au centre de l’approche artistique de Keiichi Tahara. Cet intérêt est en constante oscillation entre ce qu’il appelle la lumière blanche et la lumière noire. La première est du domaine des sensations et des émotions provoquées par l’extérieur : un paysage éclairé et sculpté par la lumière. La seconde est une lumière intérieure qui suscite l’imagination et la création grâce aux expériences et aux connaissances acquises. C’est celle des mémoires et des traces qu’il cherche à recréer depuis quelques années à travers ses photographies sur différents supports : pierre ou aluminium… matériaux qui « irradient ». Après la transparence pure (photographies sur verre), il s’agit de retrouver la mémoire de la lumière à travers la matière.
Extrait du livre des 10 ans du Centre d’Art
1931, Bäretswill, Suisse –
Vit et travaille à Paris et en Suisse.
7 lieux pour une métaphore calligraphique
Toute chose photographiée, quelle que soit la manière dont elle est faite, a nécessairement un rapport avec la vérité du visible. Alors que la peinture est de tout temps montrée dans le doute et l’incertitude sans jamais disposer d’un point de vue défini, la photographie a pu, dès le début, compter sur une base indiscutable, la réalité. Signes, taches et figures est le titre d’un des 23 livres qui sont montrés à Saumur. On ne peut pas être plus clair à propos de ce que j’appelle « mes calligraphies » et même de mes photos des dix dernières années. Il y a différentes façons de voir mes travaux, à travers leur ambiguïté, leurs ressemblances, le déchiffrage de chacun. Moi-même, je ne sais pas toujours de façon précise où je vais.
Ces signes suggèrent un homme ou un objet, les arbres me regardent, ils me font signe ; je regarde les hommes, ils deviennent signes.
Peter Knapp
1999
1936, Hambourg, Allemagne –
Vit et travaille à Paris.
La peinture de Jan Voss, qu’on la considère dans son ensemble ou séparément, feuille à feuille, donne plus qu’aucune autre la sensation d’une connivence interne. Système d’échos et de renvois, de rappels à l’infini, qui en fait un art de la mémoire et qui transforme cet art de la mémoire dénué de toute rhétorique en forêt bruissante : espace d’un jeu de pistes dans lequel l’effacement des flèches fait partie du travail qui les dispose.
Jean-Christophe Bailly, extrait de « Jan Voss ou la crue des signes », (Repères n° 61)
De même qu’un vêtement aérien et transparent invite l’œil et l’esprit à se figurer le modèle de ce qui transparaît, le minimal et la transparence des dessins de James Brown stimulent l’imagination et la participation créatrice du spectateur, tout en autorisant l’addition d’autres matériaux et techniques à la surface de l’œuvre. Ainsi naissent des dessins faits de liberté, de malléabilité, de mouvement, de souplesse, sans lourdeur superflue ni verbiage.
Les œuvres de l’artiste attirent par l’invitation au voyage, à l’élévation spirituelle et à la méditation qu’elles expriment. Dehors et dedans sont désormais fondus dans une dimension qui est l’espace, espace de flux d’énergie et de méditation.
Démosthènes Davvetas
2000
Une sélection d’œuvres du Frac
des Pays de la Loire
Cécile Bart, Alan Charlton, Allan McCollum, Pascal Convert, Bernard Frize, Philippe Gronon, Fabrice Hybert, Bertrand Lavier, Loriot et Mélia, François Morellet, Walter Obholzer, Bernard Piffaretti, Georges Rousse, Claude Rutault, Patrick Tosani, James Welling
Lorsque Jean-François Taddei, directeur du Frac des Pays de la Loire, nous a proposé d’organiser une exposition avec des œuvres de sa collection, nous avons été enthousiasmés. C’était l’une des premières fois depuis sa création que le Frac collaborait avec un lieu privé. Cette rencontre nous a permis de concevoir Accords opposés, une exposition temporaire définie autour d’une thématique précise, la confrontation entre la peinture et la photographie abstraite, et regroupant les œuvres de 16 artistes.
Bertrand Lavier, au premier plan et Niele Toroni à l'arrière plan
Georges Rousse à gauche et Philippe Gronon, à droite
Bernard Piffaretti
installation de Loriot et Mélia
François Morellet, à gauche et James Welling, à droite
1924, Budapest –
Vit et travaille à Paris.
Au crayon, à la plume, au pinceau, à l’ordinateur
Les éléments de base de mon travail sont presque toujours des formes géométriques simples : des carrés, des rectangles, ainsi que leurs transformés.
Toute mon activité picturale repose sur l’hypothèse que la juxtaposition de formes colorées sur une surface permet parfois d’obtenir un arrangement particulier qui est autre chose qu’une juxtaposition banale de formes banales. Cette situation visuelle privilégiée, qui rend émouvante une portion de surface, est nommée « art ». L’utilisation de formes élémentaires permet de contrôler pas à pas la genèse de l’image et de localiser l’instant où « le fait d’art » émerge. Pour traquer cet inconnu, je me sers souvent d’un ordinateur.
Vera Molnár
1935, Lübeck, Allemagne –
Vit et travaille à Paris.
Œuvres 1960-2000
Pièces d’identité
En tant que peintre, Klasen ne s’est jamais résigné à l’état des choses : il est un militant. Depuis toujours, il oppose une attitude consciente à la société industrielle : d’elle, il tire ses images, mais des images qui la contestent tout en extrayant de ses tréfonds des beautés inconnues.
Par l’alchimie de la peinture, voici des objets fort ordinaires ou des signes vus par chacun cent fois par jour qui deviennent l’enjeu, non pas d’une contemplation, mais bien d’une réflexion.
La peinture de Klasen donne à voir et à penser dans le même mouvement. Il ne s’agit certes pas de tenir un discours : l’extrême sensibilité de Klasen enregistre les imperceptibles mouvements de notre société, cet en deçà des mots qui est aussi notre vérité.
Jean-Luc Chalumeau, 1996
2001
1924, Osjek, Croatie – 2004, Paris
Peintures et dessins
Immuablement fidèle à la rigueur des contraintes qu’il s’est imposées : l’usage exclusif du noir et du blanc, le choix d’une figure unique, mais aux variations infinies, dérivée du méandre, et l’absence de toute trace du geste, Julije Knifer a ainsi mis un terme aux obsolètes questions du renouveau et de la création.
À travers cette quête de l’absurde et du paradoxe, il avance depuis près de 40 ans dans les rythmes subtils de ses méandres épurés, une croyance en l’art fondée sur l’affirmation la plus ténue, celle de sa propre liberté.
Catherine Macchi de Vilhena, Art Press n°247, juin 1999
1923, Kansas City, USA – 2012, New York
Points cardinaux
Paul Jenkins perpétue un dialogue contemporain avec la peinture, sachant que rien de ce qui s’inscrit de neuf ne peut être consigné sans les leçons du passé… La matière se déverse sur la toile dans la démesure et l’incandescence de la couleur, par un geste qui la guide généreusement, tout en sauvegardant l’authenticité de la pensée. Rien n’est dit qui ne corresponde à une attitude naturelle, simplement liée au monde alentour et à la croyance invincible du créateur.
Jean-Louis Prat, mars 1999, Saint-Paul
2002
1952, Locarno, Suisse –
Vit et travaille à Paris.
Le travail de Felice Varini joue avec les notions de visibilité et d’invisibilité, d’homogénéité et de diffraction des formes peintes, de composition et de décomposition, d’apparition et de disparition, de temps réel et d’anachronisme. Rien n’est figé dans une caractéristique, mais chacune joue avec son contraire, les frontières entre les unes et les autres sont floues, ambivalentes et, telle une partition musicale, autant de variations sont possibles.
L’ensemble repose sur l’interaction d’un espace réel, vécu par l’observateur, et d’une construction formelle purement géométrique et objective, ou encore d’une implication photographique subjective, puisqu’elle est le résultat figé d’un instant.
Extrait du communiqué de presse de l’exposition
1917, Zurich, Suisse – 2016, Zurich
Œuvres récentes
Au-delà d’un vain désir d’enrayer la mélancolie d’un paradis à jamais perdu et le pessimisme face au monde moderne aggravant chaque jour l’état de la Terre, Honegger préfère s’engager dans une esthétique qui accepte l’artifice comme un espoir artistique.
Ses nouvelles réalisations, formes en creux, sont peintes industriellement de différentes couleurs afin d’évacuer tout romantisme issu de la main de l’artiste. Accrochées au mur, elles laissent passer la lumière et la diffusent, métamorphosées dans ce creux qui devient tout à coup le support de l’interprétation concrète de la lumière colorée. Ainsi, une même surface peinte de couleurs différentes induit « mécaniquement » un changement de forme.
Extrait du communiqué de presse de l’exposition
2003
1946, Alger – 2023, Langon
Tanguy Tolila, 1948, Cambrai, France –
Vit et travaille à Angers.
Reliefs/Peintures
Francis Limérat compose des structures au moyen de fines baguettes de bois, reliées à la colle invisible, qui créent ses « Figures du vide ». Tout surplus est soustrait, engendrant, au hasard des compositions, l’apparition de dessins structurés dans l’espace, telle une composition basée sur une variation de rythme, entre passage, suspens, silence.
Tanguy Tolila superpose de multiples couches de glacis qui accentuent la lumière et diffusent la transparence du blanc, tout en laissant filtrer quelques touches de couleur.
Extrait du communiqué de presse de l’exposition
La création picturale chez Tanguy Tolila n’est pas additive, il procède par soustraction, les éléments disparaissent peu à peu, pour ne laisser transparaître que l’essentiel.
Daniel Chabrissoux
1956, Chalon-sur-Saône, France –
Vit et travaille à Paris.
Ouvertures, Découpes, Passages
Éclairer, projeter, situer, orienter, regarder, cadrer, focaliser, rencontrer, parcourir. Comment exposer cet entrelacs d’actions successives qui s’enchaînent les unes aux autres, souvent très vite, ou qui sont, parfois même, simultanées ? Comment ramener le regard, le parcours et la compréhension du visiteur à ce qu’il y a de basiquement physique dans ce qui l’entoure – à commencer par la lumière, la matière, l’espace et le temps –, à ce qui lui est donné à voir immédiatement par l’intermédiaire de ces phénomènes, facteurs ou paramètres physiques et, en même temps, à ce qu’il y a de plus spécifiquement humain – entre autres choses, une réflexion sur ce que sont, justement, ce regard, ce parcours et cette compréhension ?
Michel Verjux, extrait de « Un rayon de lumière, un fragment de monde, un temps de réflexion », novembre 2002
2004
1960, Vienne –
Vit et travaille à Montreuil.
Dépourvu de tout ornement, le travail de Susanna Fritscher frappe par son absence, son silence, et perce l’énigme de l’ombre. Il ne s’agit pas de savoir si ce qui est dépeint a jamais existé ou de ramener la peinture au royaume de l’autoexotisme ou du sublime mais de poursuivre la mise en œuvre d’autres fins possibles. Anonymes et banals, les lieux, transformés de la sorte, flottent et s’ouvrent sur des paysages insoupçonnables.
Il se peut qu’une blancheur ainsi définie n’ait aucune existence réelle. Il se peut qu’elle ne soit qu’un jeu trompeur et éphémère d’ombre et de lumière. Il s’agit alors, en passant devant, de se retourner, maintes et maintes fois, pour les voir encore. Alors tout se dérobe, le doute s’installe… et le temps s’arrête.
Galerie Blancpain Stepczynski, Genève
1952, Marseille, France –
Vit et travaille à Paris.
« Certes, je ne suis sans doute pas totalement émancipé puisque je tiens à la fois à l’autonomie de la peinture, sans lâcher tout à fait la représentation. C’est pour cela que je me définis comme peintre non figuratif plutôt que comme peintre abstrait. » Gérard Traquandi
La peinture de Traquandi est entre chien et loup, dans cet entre-deux où le peintre est un équilibriste qui doit éviter le piège d’une peinture trop physique et sensitive, et le piège de son contraire, une peinture exsangue, trop conceptuelle. Gérard Traquandi peint cette recherche du point d’équilibre.
Elisabeth Védrenne, « Le voyage immobile de Gérard Traquandi », Connaissance des arts
2005
1948, Heemstede, Pays-Bas –
Vit et travaille à Haarlem, Pays-Bas, Reykjavik et Paris.
La rétraction du plan coloré par rapport au plan du support, la manipulation du quadrilatère, cette déviation légère de la forme dans le format qu’accentue la marge inférieure, légèrement plus importante que les trois autres, permettent de donner la priorité à la présence picturale objective, en déroutant nos automatismes, nos habitudes perceptives. Mais c’est aussi une façon de rompre avec un certain illusionnisme hérité de la tradition moderniste : celui de la supposée extension de la peinture hors du cadre.
Hubert Besacier, extrait de « Réflexions sur l’art » (Pratiques no 15, printemps 2004)
1943, Nages, France –
Vit et travaille à Paris.
Sensible exemplaire
Que la couleur et le trait soient dans leur intensité et leur nudité une pensée plastique, un espace tour à tour léger et suspendu, ou irradiant d’une force sombre, tel est le lieu où Monique Frydman a installé son travail. À la différence de « l’antiart contemporain », où le lieu des simulacres et des installations fait office de milieu pour la pensée, ici, il n’est rien d’autre que l’expérience renouvelée, réaffirmée de la peinture et du tableau… Mais que peindre, encore ? Ou plutôt comment peindre, pour faire advenir ce que j’appellerais ici la couleur-pensée.
Christine Buci-Glucksmann
Monique Frydman est aujourd’hui une de nos coloristes majeures. La somptuosité des productions en cours visibles dans l’atelier le dit.
Elle dit aussi à quel point l’artiste habite sa peinture, habite à l’intérieur de sa peinture, dans la circulation de ses tableaux qui sont chaque fois nouveaux et viennent aussi chaque fois recouper un moment ancien.
Yves Michaud, « Monique Frydman », Les Authentiques, Flammarion
2006
1971, Saint-Nazaire, France –
Vit et travaille à Nantes.
Lauréat du prix Bouvet Ladubay de la création contemporaine
Le projet réalisé au sein de l’exposition du Centre d’Art est la réunion de différentes recherches. Le travail résolument orienté vers le dessin se déploie dans l’espace, sur les parties planes du lieu (murs, vitres), jouant de façon simple avec celui-ci, soit par l’accrochage, soit par l’installation (in situ).
Éric Gouret, avril 2006
1931, Wigan, Grande-Bretagne – 2023, Lille, France
L’esprit des systèmes
L’art concret est souvent associé à une soi-disant absence de vie de la création systématique. L’œuvre de Norman Dilworth démontre qu’en fin de compte, l’invention, l’imagination et le pouvoir artistique peuvent surpasser le système utilisé. En regardant ses œuvres, on voit émerger des images que l’on associe aux formes naturelles de croissance ; cet aspect montre que, dans l’œuvre de Dilworth, les principes systématiques d’un côté, et les suggestions de dynamisme de l’autre, ne sont en aucune façon contradictoires mais complémentaires.
Cees de Boer, 2001
2007
Bernard Aubertin, Nicolas Chardon, Jean-François Dubreuil, Sam Francis, Monique Frydman, Gottfried Honegger, Paul Jenkins, Julije Knifer, Tobias Lehner, Benoit Lemercier, Jean-Luc Moerman, Miquel Mont, Aurélie Nemours, Niele Toroni, Claude Viallat, Kees Visser, Jens Wolf
Peut-on concevoir une couleur qui ne soit pas inscrite dans une forme ? Et inversement, peut-on imaginer une forme incolore ?
La couleur forme, informe et déforme l’espace. Ce qui signifie que la couleur est aussi structurante que la forme. Au XXe siècle, la couleur s’est libérée de la figure ; au XXIe siècle, la couleur peut se libérer des clivages réducteurs entre forme et couleur, lyrisme et géométrisme, abstraction gestuelle et abstraction concrète, sensualisme et intellectualisme, hasard ou nécessité du geste pictural. Une nouvelle voie est ouverte : celle d’une couleur assumant pleinement son autonomie. Si la couleur a pu s’affranchir de la sujétion à la forme, c’est qu’elle est elle-même une forme.
L’exposition Les formes de la couleur est guidée par un choix purement rétinien. Les œuvres exposées témoignent, par-delà la variété des styles proposés, de la permanence multiforme de la couleur.
Olivia Gazalé, philosophe, introduction du catalogue de l’exposition, 2007
Sam Francis, à gauche et Jean-François Dubreuil, à droite
Nicolas Chardon, à gauche et Julije Knifer, à droite
Gottfried Honegger, à gauche et à droite, Jean-Luc Moerman, au centre
Paul Jenkins, à gauche, Kees Visser, au centre, et Bernard Aubertin, à droite
Tobias Lehner
Miquel Mont
Benoit Lemercier
2008
1964, Marseille, France –
Vit et travaille à Paris.
Lauréate du prix Bouvet Ladubay de la création contemporaine
Les toiles de Natalie Lamotte mobilisent le regard, l’appellent, l’animent et le mettent en vigilance. Il ne s’agit donc pas de construire des images qui convoquent le réel mais bien de montrer que la réalité de l’image est l’accès au réel même. Pour cela, toute figuration et même la volonté d’une transcendance par l’abstraction ne peuvent intervenir. Ce serait rabattre encore la peinture sur la vision. Natalie Lamotte ne fait disparaître ni l’image ni le signe, mais en donne des équivalents et mobilise ces derniers vers le regard, et le regard vers le réel.
Damien Sausset
1966, Kanagawa, Japon –
Vit et travaille à Paris et à Vallières-les-Grandes.
Plusieurs des plus récents travaux d’Aï Kitahara portent sur les frontières. Celles-ci, qui ne sont rien d’autre qu’une réification géographique et arbitraire de la différence, instaurent un rapport de réciprocité à distance entre les objets, les choses et les êtres. C’est ainsi que, dans la série de pièces intitulée Quinze mètres carrés de frontières, Aï Kitahara montre que si les frontières existent généralement sur le papier, leur translation volumétrique dans le plan horizontal révèle un relief accidenté non moins fertile en contrariétés, résistances et autres entraves que, par exemple… la construction européenne.
Jean Charles Agboton-Jumeau, extrait de Aï Kitahara, entre
appas et appâts
2009
1942, Paris –
Vit et travaille à Oulchy-le-Château.
Vue sur le Jardin d’Éden
& quelques pièces d’intérieur
2011
Paul Jenkins, 1923, Kansas City, USA – 2012, New York
Gottfried Honegger, 1917, Zurich, Suisse – 2016, Zurich
20 ans du Centre d’Art
Réunir mes deux amis dans une même exposition est un rêve que j’avais depuis longtemps. Gottfried Honegger et Paul Jenkins avaient en commun la constance et la force, la sincérité et la nécessité. Leurs pratiques artistiques, par contre, étaient opposées, comme deux pôles qui n’étaient pas amenés à se rencontrer dans la sphère de l’art abstrait. Gottfried proposait des formes géométriques, dépouillées et préalablement conçues avant d’être réalisées. Il défendait une vision très politique et matérialiste du monde. Paul composait une peinture gestuelle et foisonnante qui laissait dans sa réalisation une place à l’incident et au hasard. Il posait un regard poétique sur l’univers et vivait son œuvre comme une véritable transcendance spirituelle. L’exposition a mis en évidence cette vision antagoniste du monde.
2012
1955, Niort, France –
Vit et travaille à Paris.
La suite birmane
Richard Texier aime investir temporairement des lieux très divers, forts, parfois lointains.
Partir, s’installer sous un abri, trouver des matériaux sur place et tenter de fabriquer une réponse plastique dans une situation précaire : sa conception nomade de l’atelier est devenue au fil du temps un principe essentiel, fondateur de son œuvre.
Extrait du communiqué de presse de l’exposition
2013
1965, Angers, France –
Vit et travaille à Paris.
D’un infini à l’autre
Benoit Lemercier est le créateur du mathématisme, qui met en avant la prédominance des mathématiques dans le fonctionnement de l’univers et se sert des sciences comme source de création artistique.
Son exposition donne une vision poétique des deux extrémités géographiques et temporelles de l’univers : les Hypercubes proposent une représentation de la quatrième dimension spatiale en un ensemble de sculptures géométriques, angulaires et de couleur noire, qui ouvrent des perspectives et des lignes de fuite vers l’infini.
Les Supercordes donnent corps, à travers un entrelacs de rubans blancs, aux ondulations infinitésimales du plus petit constituant de la matière.
Extrait du communiqué de presse de l’exposition
2016
Matthieu Boucherit, Niklaus Manuel Güdel, Julien Spianti, Pascal Vilcollet
Par le biais de divers stratagèmes plastiques, Matthieu Boucherit s’applique à soulever certaines incohérences des schémas de pensée conçus par l’image et les pouvoirs en place.
La peinture pour Niklaus Manuel Güdel est un exercice de mémoire. Ses compositions se tiennent dans un équilibre subtil, entre trait dessiné et trait peint, blancheur évanescente des personnages et couleurs vibrantes, présence et absence, frivolité et gravité.
Dans les œuvres de Julien Spianti, les frontières espace-temps n’existent plus. Ce sont ses propres souvenirs, des récits bibliques ou des figures mythologiques qui viennent comme hanter un monde contemporain.
L’univers pictural de Pascal Vilcollet est un mélange foisonnant, oscillant entre réalisme, figuration et abstraction. Plutôt que de représenter, il ouvre une
fenêtre sur le monde.
Extrait du communiqué de presse de l’exposition
Pascal Vilcollet
Niklaus Manuel Güdel
Matthieu Boucherit
Julien Spianti
Julien Spianti, à gauche, Matthieu Boucherit, au centre, et Pascal Vilcollet, à droite
2017
1939, Nîmes, France –
Vit et travaille à Paris.
Trajectoire – Œuvres de 1969 à 2017
Nous créons des objets de « connaissance », c’est-à-dire que le regardeur doit recréer l’œuvre et du coup avoir une démarche intellectuelle le mettant au même niveau que le peintre finalement. Ce tremplin de la pensée est révolutionnaire. Comme dans un poème, je donne à voir un sens qui n’est pas souligné, didactique ou simple à découvrir mais qui permet ce décollage de la pensée. À partir de la sensibilité et d’une éducation minimale, le but est d’arriver à une connaissance plus grande, du monde et de soi-même, à travers l’art.
Encore quelques mots au sujet de la couleur. Pour dire simplement que la couleur n’existe pas : il n’existe que des couleurs, presque à l’infini, compte tenu des mélanges, des couleurs naturelles et, aujourd’hui, des couleurs artificielles.
André-Pierre Arnal, propos recueillis par Jean-Pierre Huguet, catalogue de l’exposition, avril 2017
2018
1944, Kyoto, Japon –
Vit et travaille à Paris.
Sideral Blue
Première rétrospective de l’artiste en France, l’exposition, conçue par Yoyo Maeght, présente 25 ans de création en 50 peintures réalisées de 1992 à 2017. Certaines n’ont jamais été montrées au public.
Aki Kuroda est un homme de passage entre les cultures, entre l’Orient et l’Occident, entre le calme épuré de l’univers zen et le fourmillement du graffiti, entre l’âme et le corps, entre les mythes archaïques et le futur à inventer.
La couleur et la liberté du geste caractérisent un univers personnel où la poésie s’exprime. Subtilement, Aki Kuroda interroge les liens qui unissent l’homme à la nature, en recherchant une vérité enfouie dans la mémoire et dans le temps.
Yoyo Maeght
2019
1960, Moscou – 2022, Moscou
Peintures
[La peinture est] un territoire particulier où il y a trois règles, une main, un pinceau et une toile. Notre place dans l’espace est du côté opposé du miroir. La peinture me permet d’entrer et d’y rester. Elle m’absorbe, je ne me souviens plus de mon nom, je ne distingue plus ni le temps, ni les mouvements d’air autour de moi. Je me retrouve dans un état originel sans nom, sans jugement et sans vanité, et traverse un labyrinthe complexe, éliminant les obstacles de ma propre conscience encombrée par la culture. Le but de ce mouvement est de trouver une image qui existe dans cet espace immatériel. La peinture, pour moi, devient un territoire de liberté absolue, qu’un Homo sapiens peut apprécier comme absolue.
Alexey Begak
2020
1948, Salindres, France –
Vit et travaille à Gy-les-Nonains.
Odradek
L’eau et le pigment sont à la peinture tout à la fois son alphabet, sa grammaire et sa syntaxe. Car, et c’est là sa différence avec le langage, la peinture possède « intérieurement » les différents modes nécessaires à l’expression de ses récits de formes et de couleur ; toute contrainte extérieure à son mouvement se dissout dans son milieu d’eau et s’y dilue dès qu’elle se pointe, conquérante et tyrannique, sous la bannière de l’ut pictura poesis, ou argumente pour imposer des règles ou des protocoles. Elle s’y noie corps et biens, dans ce lac placide creusé par Shi Tao : la règle est l’absence de règle.
Christian Bonnefoi
2021
1962, Paris, France –
Vit à Paris et travaille à Ivry-sur-Seine.
Rrose c’est la life
Le côté ambigu de la couleur rose m’intéresse : elle est à la fois douce et aiguë, portant un propos tendre ou incisif. Elle réfère autant à Duchamp avec Rrose Sélavy qu’à Gertrude Stein et son merveilleux « A rose is a rose is a rose is a rose ». C’est une couleur transgenre !
[…] Je donne cours, dans mon travail, à des œuvres plus « lisses », même si elles répondent d’une longue élaboration et à des oeuvres plus rugueuses. La peinture est ainsi ! Elle existe — elle nous parle — dans tous ces états. C’est ce qui rend le spectateur vivant devant. Il n’est pas face à une formule mais face à un chemin qui lui propose divers paysages et diverses façons de les aborder.
Agnès Thurnauer
2022
1935, Paris – 2021, Montpellier, France
Hommage à Guy de Rougemont
Membre de l’Académie des beaux-arts, Guy de Rougemont est un artiste complet et inclassable. Son œuvre colorée et ludique se situe entre le pop art et le minimalisme. Prônant le décloisonnement des arts, il se nourrit de sa peinture pour explorer l’espace et créer environnements, sculptures, arts décoratifs et mobilier d’artiste.
Galerie Diane de Polignac
On ne passe pas impunément du plan au volume, de l’objet au monumental, sans qu’un jour tout cela ne se fonde en une seule et même pratique.
Je suis peintre : ma sculpture, mes meubles, mes tapis sont d’un peintre…
Guy de Rougemont
2023
1958, Dijon, France –
Vit et travaille à Marsannay-la-Côte.
Rappels en parallèle
« Christian Sorg où qu’il soit, nomme le monde en peignant, comme d’autres en dormant nous en font le récit », écrivait Sylvain Amic, Conservateur général du patrimoine, directeur de musées, conseiller culturel.
À partir de l’expérience vécue, physiquement éprouvée, Christian Sorg dessine, peint, trace et transpose sur la toile la forte présence des œuvres de l’humanité des premiers jours, la fragilité du monde et de l’environnement, l’éphémère éclat de la vie. Ainsi l’artiste dévoile à travers cette exposition ses sources d’inspiration, tirées des lieux où il aime vivre et travailler, en Espagne au sud de l’Aragon, ou en France dans la région de Vézelay et dans les ateliers de Fontenille.
2024
1941, Paris, France –
Vit et travaille en France et en Espagne.
Peindre pour dire le monde
« Christian Sorg où qu’il soit, nomme le monde en peignant, comme d’autres en dormant nous en font le récit », Sylvain Amic, Conservateur général du patrimoine, directeur de musées, conseiller culturel.
À partir de l’expérience vécue, physiquement éprouvée, Christian Sorg dessine, peint, trace et transpose sur la toile la forte présence des œuvres de l’humanité des premiers jours, la fragilité du monde et de l’environnement, l’éphémère éclat de la vie. L’artiste dévoile ses sources d’inspiration, tirées des lieux où il aime vivre et travailler, en Espagne au sud de l’Aragon, ou en France dans la région de Vézelay et dans les ateliers de Fontenille.
Centre d'Art Contemporain Bouvet Ladubay
Horaires d’ouverture du 1ER JUIN au 29 SEPTEMBRE 2024
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